En raison des problèmes économiques auxquels sont confrontées les entreprises touristiques cette année, ce syndicat insulaire nouvellement créé insiste sur la nécessité d’une action immédiate afin d’éviter la casse. Cesar Filipi, son président, a déjà mis en garde contre les premières faillites.
Cesar Filippi – Président de la GHR – estime qu’il est important de créer une cellule de crise au vu des grandes difficultés rencontrées par les acteurs du tourisme depuis le début de l’été.
Cesar Filippi – Président de la GHR – estime qu’il est important de mettre en place une cellule de crise au vu des grandes difficultés rencontrées par les acteurs du tourisme depuis le début de l’été. (Photo : archives Michel Luccioni)
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse a récemment publié les premiers chiffres de la fréquentation des ports et aéroports de l’île. Si une légère baisse est visible par rapport à l’été exceptionnel de 2022, il apparaît clairement que les chiffres de juillet ont été supérieurs à ceux de la même période de 2019. Les socioprofessionnels ont mis sur le compte de la défection du public le manque d’affluence. Le président du GHR affirme ainsi que cet été, la Corse est une île déserte à quelques rares exceptions près.
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Faire bouger les lignes
Cesar Filipi a également indiqué que le GHR Corsica souhaitait s’inscrire dans la durée pour tenter de sortir le secteur du tourisme corse du marasme. Le syndicat GHR Corsica, récemment créé sur l’île et fort de plus de 300 membres représentant neuf secteurs d’activité, veut remédier à l’absence de revendication sur certaines questions essentielles concernant l’exploitation professionnelle.
Grippé par l’inflation, le tourisme en Corse en baisse
La situation inflationniste rattrape le principal secteur économique de l’île. Le tourisme évolue. En 2019, les voyageurs dépenseront moins en loisirs et fréquenteront davantage les restaurants.
Il n’est pas étonnant que de tels constats aient été faits dans une île où la consommation touristique représente une part importante du PIB.
L’été 2023, après une saison marquée par une fréquentation record l’an dernier, affiche des résultats mitigés.
Selon la Chambre de commerce et d’industrie de Corse, les aéroports et les îles portuaires ont enregistré 1 456 057 voyageurs le mois dernier. Des chiffres en légère baisse par rapport à ceux de juillet 2022 (- 4,3 %), mais identiques à ceux de 2019.
François de Canson d’ADN Tourisme [la fédération nationale des institutionnels du tourisme, ndlr] décrit un « démarrage en douceur » avec de « fortes disparités selon les territoires ».
La cuisine à domicile
Cette légère baisse de fréquentation interroge sur la véritable nature de l’été insulaire, qui est loin d’être une « saison noire » en termes de fréquentation. Le bilan du mois de juillet doit être considéré avec nuance. Même si le nombre de touristes n’est que légèrement inférieur, ils restent beaucoup plus exigeants en termes de budget.
C’est la perte de pouvoir d’achat qui est en cause, aggravée par un contexte inflationniste. Les Corses de l’île, où 1 personne sur 5 vit sous le seuil de pauvreté, sont aussi particulièrement touchés par cette inflation.
Un couple vivant dans la région lyonnaise témoigne que son budget est fortement influencé par les transports.
Ainsi, le couple a opté pour un voyage en ferry jusqu’à Marseille, qui lui a coûté 650 euros dans les mêmes circonstances.
Leur pouvoir d’achat ayant été d’abord réduit puis diminué par le coût élevé des transports, les touristes ajacciens avouent faire plus attention au budget.
Des prix élevés
Le couple parisien choisit également cette option.
Sur le Cours Napoléon à midi, un autre glacier qui dispose d’une terrasse sans clients affiche son « budget catastrophique ». Il affirme avoir « baissé son activité de 50% par rapport à l’été dernier » et elle est « inférieure même aux jours de Covid ».
Les Corses sont confrontés à un coût de la vie quotidien élevé que les touristes subissent lors de leur visite.