L’amande de Corse, une filière d’avenir

7 août 2023

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Frédéric LARTOU

Aregno célèbre la fiera di l’amandulu comme elle le fait depuis 25 ans. Rendez-vous très prisé des touristes et des producteurs, cet événement met en valeur la qualité exceptionnelle des amandes corses. La région est l’un des plus gros producteurs du pays. Cependant, la filière a du mal à se réorganiser.

Roger Choix a cultivé pendant de nombreuses années des pruneaux sur l’exploitation familiale d’une cinquantaine d’hectares. Puis, récemment, il a décidé, avec sa mère, de changer d’activité. Ils ont commencé par cultiver des amandes.

Pour lui, les amandes de Corse sont un régal. Tout d’abord, la grande taille de l’amande. « Deux à trois fois plus grande que les amandes espagnoles ou américaines ». Le calibre de cette amande est si beau qu’il séduit les dragéistes et les chocolatiers qui recherchent la qualité.

Roger admet qu’il s’agit d’un marché de niche pour les amandes, mais choisit de voir le positif. Cela permet à un producteur de vivre. Sur le marché international, les acheteurs paient le producteur 3,5 euros par kilo. Elle est également plus chère en Corse, à environ 7 euros le kilogramme.

Les coopératives continentales

Pendant la durée de la foire à Aregno, les locaux comme les touristes visitent chaque stand, goûtent la marchandise, achètent de la pâte à tartiner ou du nougat s’ils n’ont pas acheté l’abricot brut pour le cuisiner une fois rentrés chez eux.

La Balagne accueille près de 80 producteurs dans son village pour un week-end de découverte.

Roger Choix vise une récolte de 5 à 6 tonnes cette année. Et vise une production bien supérieure, une cinquantaine de tonnes, d’ici cinq ans.

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Ces amandes pourront ensuite être utilisées pour la fabrication du Gard. Roger a choisi de rejoindre la coopérative de Nîmes. Une grande partie des producteurs corses d’amandes, 39, ont pris cette décision. Seuls quelques-uns ont choisi d’être indépendants.

Favoriser l’économie locale

Régis Esteban gère la confiserie de la Cité Impériale à Ajaccio. L’entreprise familiale est vieille de trois générations. Il connaît bien le marché et regrette lui-même que les amandes corses quittent l’île en si grand nombre.

Selon lui, c’est le résultat d’une filière qui peine à se structurer. « Cela fait vingt ans que l’on attend cette restructuration, et on ne l’a toujours pas ». Les noisettes de Cervione s’avèrent très saines.

En tout cas, pour les visiteurs internationaux de la foire présents tout au long du week-end, il n’y a rien à redire sur l’amande corse. C’est au marché de décider d’un prix acceptable pour tous les acteurs de la filière.

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